vendredi 18 avril 2008

"Nouveaux visages, mêmes objectifs"




Documentaire sur le mouvement étudiant d'opposition au Venezuela. Produit par Telesur et réalisé par David Segarra, il met a jour les liens entre les leaders étudiants d'oposition avec l'organisation serbe OTPOR (aujourd'hui CANVAS), le Parti Populair espagnol, organisation de jeunesse du PP, Nuevas Generaciones, la Fondation FAES, dirigée para Jose Maria Aznar, institutions dépendantes du gouvernement des Etats-Unis, des jeunes liés a Silvio Brelusconi et au Vatican.

Il donne aussi un autre point de vue sur les incidents survenus a l'Université Centrale du Venezuela le 7 novembre 2007, pendant lesquels se sont produits de graves faits de violence et dont les images ont été manipulées à des fins politiques

"La paix passe par l'éradication de l'impérialisme et du capitalisme"

Gabriel Gil est directeur de CATIA TVe, la chaîne de télévision communautaire de l'Ouest de Caracas. Après lui avoir présenté un article sur Chavez paru dans "L'Echo", journal belge économiste, je lui ai posé quelques questions. Voici un extrait de cette interview.
Sophia : "Que peux tu dire à propos de ces articles ?"
Gabriel:"Au niveau mondial, on veut montrer que Chavez est populaire grâce à son populisme. C'est toujours ce qui revient, comme si le peuple n'était pas capable d'avoir sa propre conscience à propos de ce qu'on vit. Mais quand le peuple est en contradiction avec les intérêts des grandes entreprises internationales, on dit que c'est un peuple immature, infantile, qui est manipulé au nom des bénéfices du pétrole. C'est donc important de rappeler que c'est le peuple lui-même qui a lutté contre la privatisation du pétrole; nous sommes conscients que la politique du pétrole a une grande incidence sur notre quotidien, et qu'elle est nécessaire pour améliorer notre vie ici. Le pétrole nous appartient.(...)
Il y a une campagne qui dit que s'il y a un gouvernement révolutionnaire, c'est parce que les gens sont des débiles par rapport à ceux du Nord, aux Européens, aux Nord-Américains. Ceux qui font cette campagne mensongère, c'est aussi ceux qui détiennent tous les moyens de communication et qui rejètent les systèmes de communication alternatifs.
On voit communément dans les grands médias que Chavez est un dictateur qui veut se perpétuer au pouvoir. Mais c'est faux, c'est au peuple à dire ce qu'il veut. Il y a des pays européens où il n'y a pas de limitation de mandats présidentiels, mais est ce que les médias en parlent ? Non !
Depuis la guerre froide, il y a une campagne contre tout ceux qui parlent de "l'impérialisme Nord-Américain", comme si c'était un discours vieux jeu, archaïque. Mais il suffit de regarder ce qu'il se passe en Irak ou en Colombie pour se rendre compte que le concept d'impérialisme américian est toujours d'actualité. Et ils ont toujours les mêmes techniques, la même façon d'agir et de penser pour contrôler le monde, que Marx et Lenine définissaient comme "impérialisme". Rien n'a changé. Les capitalistes sont les défenseurs de la théorie libérale d'Adam Smith, qui est bien plus vieille que la théorie anti-impérialiste de Lenine. Le capitalisme a déjà plus de 400 ans. Et le socialisme a environ 70 ans, depuis l'Union Soviétique, qui a connu un échec. Mais nous sommes toujours en train de réfléchir et d'oeuvrer pour avancer. Ici, nous sommes vraiment conscients de cet aspect."
Sophia : "Quel sont tes sentiments quand tu lis ces articles d'opposition ?"
Gabriel :"Je ne souffre pas; ça me parait normal. Ce sont des médias qui appartiennent à la bourgeoisie et qui défendent simplement leurs intérêts. Les pays du Nord dépeignent le Venezuela comme si c'était un pays barbare, incivilisé. De cette manière, ils peuvent nous agresser à n'importe quel moment, et ce sera justifié aux yeux de leurs citoyens, comme ce fut le cas avec les américains lors de l'invasion de l'Irak.
Et c'est contre ça que nous sommes en train de lutter, d'accumuler nos forces et de construire le socialisme. L'idée est que vienne le jour où nous aurons une carapace invincible contre les pays impérialistes."
Sophia:" L'objectivité de la presse serait elle un bon moyen d'arriver à la paix dans le monde ?"
Gabriel : "Je ne crois pas. Je crois que la paix dans le monde arrivera en éliminant l'impérialisme et le capitalisme. Et pour cela il ne faut pas être objectif ; être impartial ne sert pas à renforcer la lutte anti-impérialiste. Il ne s'agit pas de regarder de loin notre lutte pour narrer à peu près comment ça se passe. Si tu veux raconter une guerre, tu dois le faire depuis une position. Tout le monde a sa position, pour ses intérêts de classe, de la famille, de son village, de sa culture,... Même si cela est inconscient, on a tous une position particulière. Je pense que c'est un piège de se dire impartial. Quand il y a un conflit entre le gens de la bourgeoisie, à la limite, les journalistes peuvent se dire impartiaux. Mais quand il y a un conflit entre des riches contre les pauvres, les journalistes seront toujours partialisés du côté des riches puisque les medias de communication sont entre les mains des riches. Si les médias sont entre les mains des pauvres, ils développent un sentiment anti-impérialiste, socialiste, précisément parce qu'ils détiennent l'autre intérêt. Donc pour avoir une information équilibrée, il faut regarder la presse de toute part; c'est une bonne façon de se rendre vraiment compte de comment fonctionne la société dans laquelle on vit.
Nous avons besoin d'une presse de tous les citoyens, une presse humaine, qui n'appartient à aucun capital, mais qui appartient au peuple. Et la majorité du peuple, c'est la classe pauvre, la classe exploitée."
Sophia: "Et ça, ce serait donc l'objectif des médias communautaires?"
Gabriel:" Oui, en partie. Ils sont créés par les mains de la communauté, des travailleurs, ce qui permet de donner une information réelle, depuis le point de vue de nos intérêts. On ne fait pas qu'informer pour informer, mais aussi pour s'organiser, pour mobiliser, pour atteindre nos objectifs politiques. Ce que font les grands médias de communication, c'est désorganiser. Nous, nous aidons à implanter les différents mouvements sociaux... et bien sur, cela n'est pas informer de manière impartiale."
Sophia:"Un message aux journalistes de Belgique ?"
Gabriel:"(...) Je crois que se dire neutre est grave. C'est beaucoup mieux de s'incorporer au monde des travailleurs, des agriculteurs, des employés, des immigrants, et montrer comment les gens savent lutter et croire en la possibilité de changer le monde, au nom de la paix. Et la paix passe par l'éradication de l'impérialisme et du capitalisme."

Encuentro latinoamericano vs. Terrorismo mediatico






Lors d'une visite au Venezuela, Lula, le président du Bresil, a dit qu'en regardant la télévision, il trouvait incroyable la façon dont les médias privés (genre Globovision) essayaient de discréditer Chavez. Il ne peut imaginer que ces pratiques puissent avoir lieu au Brésil.
Les grands patrons de presse, et notamment Reporters Sans Frontières, clament qu'il n'y a pas de liberté d'expression au Venezuela. Pourtant, depuis 1998, date de l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez, pas un seul article, ni aucune émission n'ont été censurés. D'ailleurs, les journalistes qui ont appuyé le coup d'Etat en 2002 travaillent toujours...
Le pouvoir de l'argent discrédite le vrai travail journalistique. Les intérêts économiques tuent la vraie démocratie. Mais heureusement, la lutte continue ! Nos valeurs humanistes prendront le dessus si nous nous battons pour elles.
A vos stylos, à vos claviers : investiguez et dénoncez, c'est la meilleure façons de changer le monde...

Ma vie à Caracas


MMMmmmmh une AREPA au pernil (genre de rôti de porc) accompagnée d'un jus de "parchita" frais (fruits de la passion). Je suis devenue adepte !
Petit clin d'oeil à Camille, qui m'a demandé de mettre une photo de moi sur ce blog...


Un café ?

Dans la rue, des vendeurs de tout et n'importe quoi font de leur mieux pour gagner leur vie.


Culture hamac !

Néné, le copain de Jobana, ma voisine colombienne, savoure la douceur de la nuit tombante sur la terrasse de l'appart'.


Et pendant ce temps, Barbara sirote son Cuba Libre.



Les jus de fruits frais se consomment partout et sans modération. Ananas, goyave, fruit de la passion, fraise, papaye, melon, orange, pastèque... on a que l'embarras du choix !

Igor est là




Canaima... ou le rêve en vrai




Voilà des semaines qu'on en parlait, on l'a fait : nous sommes partis au milieu de la pure nature vénézuélienne. Canaima est un des endroits les plus célèbres du pays, et maintenant, on sait pourquoi.
JOUR 1 :
On part de Caracas avec l'autobus de 20h30. Son confort n'a d'égal que le froid qui y règne : vive la culture "air conditionné" ! Arrivée au terminal de Ciudad Bolivar le lendemain matin, vers 5h30. On prend un taxi vers le petit aéroport de la ville où se trouve une dizaine d'agences qui organisent les excursions pour Canaima. On choisit la formule 3 jours/2 nuits, qui revient à 250 € par personne, tout compris.
Il ne reste plus qu'à prendre le petit coucou qui survole le Parc National de Canaima durant 1 heure
Voici une petite description, piochée sur Wikipedia : "le Parc National de Canaima s'étend sur 30 000 km² (surface équivalente à celle de la Belgique), jusqu'à la frontière du Brésil et de la Guyane. Près de 65 % de sa superficie est occupée par des plateaux rocheux appelés tepuys. Ceux-ci constituent un écosystème tout à fait unique au monde. La composition géologique de ces tepuys présente également un grand intérêt scientifique. Leurs rebords escarpés, et leurs chutes d'eau forment des paysages uniques. C'est dans ce parc que l'on peut voir le fameux Salto Angel, qui est la chute d'eau la plus élevée du monde (1000 m)."
Arrivée au minuscule aéroport du parc, qui se résume à une petite piste d'atterissage. Mumpa, notre guide touristique Indigène, nous accueille et nous emmène à notre campement. Là, on rencontre le groupe avec lequel on part pour la grande aventure : deux Vénézuéliens, un Espagnol de Séville, deux Suédois et un Anglais. Tout le monde est sympa, ça commence déjà très bien !
On embarque sur le canoë, et nous voilà parti sur le fleuve qui traverse le parc. On découvre la paysage extraordinaire ; tepuys, chutes d'eau, espaces infinis... Après quelques heures de bateau, interrompues de balades sur la terre ferme, on arrive à notre destination finale : l'ile aux Orchidées. C'est la bonne entente au sein du groupe; on se marre bien autour du feu, pendant que la viande grille. Mumpa me raconte l histoire des Chamans de la région; c'est captivant ! Après un petit verre de rhum brun (Cacique), on va s'endormir dans notre hamac, au doux son des chutes d'eau environnantes.
JOUR 2:
On commence la journée avec une balade en remontant une petite rivière, les pieds dans l'eau! On reprend le bateau, on en descend pour faire un bout de chemin en marchant. Il n'est que 10 heures, mais la chaleur a eu raison de nous : on plonge dans le "rio" à coeur joie ! Sensation étrange quand on sait qu'il est habité d'anacondas et de caimans, mais si les Indigènes le font, y'a pas de raisons qu'on ait peur !!!
On rentre au campement pour manger le bon repas du midi, puis on part à pied dans la forêt tropicale jusqu'au Salto Sapo, une superbe chute d'eau. On se met en maillot et on passe derrière les puissants jets d'eau, ce qui nous mène à une plage de roche où on se fait dorer la pillule comme des lézards. On reprend le chemin à pieds, pour arriver au dessus d'une chute d'eau aséchée, d'où le panorama nous laisse sans voix, tellement ce qu'on voit nous semble irréel. Une beauté inouie que l'on n'est pas prêt d'oublier !
On revient au village, où l'on découvre la superbe plage : sable blanc, chutes d'eau à l'horizon, palmiers... le rêve continue ! On remonte à bord d'un petit canoë, et on part à la découverte de nouveaux paysages et chutes d'eau, toujours plus impressionnants.
Après le souper, on va sur la plage avec les guides, ou on s'allume un feu. La journée fut parfaite !
JOUR 3 :
On passe la matinée à flaner et à profiter de la plage, avant de prendre un petit coucou pour survoler le Salto Angel. Comme nous sommes en saison sèche, son débit n'est pas très puissant, mais on a quand meme pu se rendre compte de la magnificence de l'endroit.
Le moment de retourner est arrivé. On a déjà qu'une envie : revenir !

Ciudad Bolivar

Simon Bolivar, sur la Plaza Bolivar, à Ciudad Bolivar... Là je crois qu'on y est !


C'est dans cette ville que s est tenu, le 15 février 1819, le Congrès Angostura, premier de la Gran Colombia, lors de l'indépendance du Venezuela, après que l'armée de Simon Bolivar ait chassé le colon espagnol.


Vue sur l'immense fleuve de l'Orénoque

"Todo 11 tiene su 13" *


Le week end du 11 avril, les chavistes ont commémoré les 6 ans du coup d'Etat râté contre Hugo Chavez. Pour rappel, en 2002, l'oligarchie vénézuélienne avait démis le président de ses fonctions. Avec l'aide de hauts gradés de l'armée corrompus et des médias privés, elle était parvenue à manipuler l'opinion publique et siéger au palais de Miraflores, plongeant Caracas dans un bain de sang. Grâce aux médias communautaires et aux miracle du bouche à oreille, le peuple a été informé sur la situation et s'est mobilisé pour libérer Chavez, qui a pu reprendre ses fonctions le 13 avril... Au grand dam de la droite fasciste vénézuélienne et américaine...

* "Chaque 11 a son 13"

Choroni II - Le Retour



De Caracas à Maracay, on a pris un bus plus ou moins confortable, calé entre notre sac à dos rempli de vivres, notre tente et notre sac de couchage "big size". Puis, c'est là que ça se corse; on monte dans l'autobus "de la muerte" qui reste d'abord bloqué des les anarchiques embouteillages de la ville, pour ensuite prendre la direction de la montagne qui sépare Maracay de la côte caribéenne. Mais les 4 heures de route chaotiques en valent bien la peine. A notre arrivée, on monte la tente sur la plage, face à la mer...




On s'en prend plein la vue avec le magnifique coucher de soleil, depuis la petite place du village.



Hop hop, quelques petits sauts dans les vagues.
Choroni est un lieu prisé par les amateurs de surf. Nous, on s'est amusé comme des gosses !



Igor avait lu dans "Le Petit Futé" qu'il fallait absolument goûter la guarapita, boisson locale à base d'eau de vie et de cacao ou jus de fruit de la passion, citron, ... Notre sourire béat est une belle démonstration de l'effet sympathique de cet apéro explosif !




Camping sur la plage, sous les cocotiers !
Seul point noir du petit week end : on s'est chopé tous les deux une armée de puces qui se sont régalées de notre sang... encore imprégné de guarapita !!!




J'en ai marre des cucarachas

Celle là s'est introduite dans ma chambre sans rien me demander !
Je savais que j allais devoir surmonter ma peur des insectes... mais rien à faire, je ne m'y habitue pas !!!!

mardi 1 avril 2008

Roberto Rothe, alias Profesor Lupa


hip hop VS guerra

On prend le mic' à Caracas, pour se rappeler que le 11 avril, cela fait 5 ans que l'Irak est mis à mort par l'armée américaine. Tant de victimes, chaque jour, paient les frais d'une guerre dont certains ont déjà oublié les raisons.


Prise de conscience difficile... mais le monde change. Partout, des mouvements d'enfants, de femmes et d'hommes se soulèvent pour que règnent la justice et le respect.

On se rappelera aussi du coup d'Etat contre le gouvernement de Chavez, un an plus tôt. Les plus riches patrons du Venezuela, avec le soutien des Etats-Unis et de la CIA, avaient démi le président Hugo Chavez de ses fonctions du 11 au 13 avril 2002.

"Cada 11 tiene su 13"

A ce sujet, je vous conseille ce docu, réalisé par Kim Bartley:

"La révolution ne sera pas télévisée"


A Caracas au moment des faits pour réaliser un portrait du président, l'équipe de reporters à vécu la destitution de Chavez depuis Miraflores.