vendredi 18 avril 2008

"Nouveaux visages, mêmes objectifs"




Documentaire sur le mouvement étudiant d'opposition au Venezuela. Produit par Telesur et réalisé par David Segarra, il met a jour les liens entre les leaders étudiants d'oposition avec l'organisation serbe OTPOR (aujourd'hui CANVAS), le Parti Populair espagnol, organisation de jeunesse du PP, Nuevas Generaciones, la Fondation FAES, dirigée para Jose Maria Aznar, institutions dépendantes du gouvernement des Etats-Unis, des jeunes liés a Silvio Brelusconi et au Vatican.

Il donne aussi un autre point de vue sur les incidents survenus a l'Université Centrale du Venezuela le 7 novembre 2007, pendant lesquels se sont produits de graves faits de violence et dont les images ont été manipulées à des fins politiques

"La paix passe par l'éradication de l'impérialisme et du capitalisme"

Gabriel Gil est directeur de CATIA TVe, la chaîne de télévision communautaire de l'Ouest de Caracas. Après lui avoir présenté un article sur Chavez paru dans "L'Echo", journal belge économiste, je lui ai posé quelques questions. Voici un extrait de cette interview.
Sophia : "Que peux tu dire à propos de ces articles ?"
Gabriel:"Au niveau mondial, on veut montrer que Chavez est populaire grâce à son populisme. C'est toujours ce qui revient, comme si le peuple n'était pas capable d'avoir sa propre conscience à propos de ce qu'on vit. Mais quand le peuple est en contradiction avec les intérêts des grandes entreprises internationales, on dit que c'est un peuple immature, infantile, qui est manipulé au nom des bénéfices du pétrole. C'est donc important de rappeler que c'est le peuple lui-même qui a lutté contre la privatisation du pétrole; nous sommes conscients que la politique du pétrole a une grande incidence sur notre quotidien, et qu'elle est nécessaire pour améliorer notre vie ici. Le pétrole nous appartient.(...)
Il y a une campagne qui dit que s'il y a un gouvernement révolutionnaire, c'est parce que les gens sont des débiles par rapport à ceux du Nord, aux Européens, aux Nord-Américains. Ceux qui font cette campagne mensongère, c'est aussi ceux qui détiennent tous les moyens de communication et qui rejètent les systèmes de communication alternatifs.
On voit communément dans les grands médias que Chavez est un dictateur qui veut se perpétuer au pouvoir. Mais c'est faux, c'est au peuple à dire ce qu'il veut. Il y a des pays européens où il n'y a pas de limitation de mandats présidentiels, mais est ce que les médias en parlent ? Non !
Depuis la guerre froide, il y a une campagne contre tout ceux qui parlent de "l'impérialisme Nord-Américain", comme si c'était un discours vieux jeu, archaïque. Mais il suffit de regarder ce qu'il se passe en Irak ou en Colombie pour se rendre compte que le concept d'impérialisme américian est toujours d'actualité. Et ils ont toujours les mêmes techniques, la même façon d'agir et de penser pour contrôler le monde, que Marx et Lenine définissaient comme "impérialisme". Rien n'a changé. Les capitalistes sont les défenseurs de la théorie libérale d'Adam Smith, qui est bien plus vieille que la théorie anti-impérialiste de Lenine. Le capitalisme a déjà plus de 400 ans. Et le socialisme a environ 70 ans, depuis l'Union Soviétique, qui a connu un échec. Mais nous sommes toujours en train de réfléchir et d'oeuvrer pour avancer. Ici, nous sommes vraiment conscients de cet aspect."
Sophia : "Quel sont tes sentiments quand tu lis ces articles d'opposition ?"
Gabriel :"Je ne souffre pas; ça me parait normal. Ce sont des médias qui appartiennent à la bourgeoisie et qui défendent simplement leurs intérêts. Les pays du Nord dépeignent le Venezuela comme si c'était un pays barbare, incivilisé. De cette manière, ils peuvent nous agresser à n'importe quel moment, et ce sera justifié aux yeux de leurs citoyens, comme ce fut le cas avec les américains lors de l'invasion de l'Irak.
Et c'est contre ça que nous sommes en train de lutter, d'accumuler nos forces et de construire le socialisme. L'idée est que vienne le jour où nous aurons une carapace invincible contre les pays impérialistes."
Sophia:" L'objectivité de la presse serait elle un bon moyen d'arriver à la paix dans le monde ?"
Gabriel : "Je ne crois pas. Je crois que la paix dans le monde arrivera en éliminant l'impérialisme et le capitalisme. Et pour cela il ne faut pas être objectif ; être impartial ne sert pas à renforcer la lutte anti-impérialiste. Il ne s'agit pas de regarder de loin notre lutte pour narrer à peu près comment ça se passe. Si tu veux raconter une guerre, tu dois le faire depuis une position. Tout le monde a sa position, pour ses intérêts de classe, de la famille, de son village, de sa culture,... Même si cela est inconscient, on a tous une position particulière. Je pense que c'est un piège de se dire impartial. Quand il y a un conflit entre le gens de la bourgeoisie, à la limite, les journalistes peuvent se dire impartiaux. Mais quand il y a un conflit entre des riches contre les pauvres, les journalistes seront toujours partialisés du côté des riches puisque les medias de communication sont entre les mains des riches. Si les médias sont entre les mains des pauvres, ils développent un sentiment anti-impérialiste, socialiste, précisément parce qu'ils détiennent l'autre intérêt. Donc pour avoir une information équilibrée, il faut regarder la presse de toute part; c'est une bonne façon de se rendre vraiment compte de comment fonctionne la société dans laquelle on vit.
Nous avons besoin d'une presse de tous les citoyens, une presse humaine, qui n'appartient à aucun capital, mais qui appartient au peuple. Et la majorité du peuple, c'est la classe pauvre, la classe exploitée."
Sophia: "Et ça, ce serait donc l'objectif des médias communautaires?"
Gabriel:" Oui, en partie. Ils sont créés par les mains de la communauté, des travailleurs, ce qui permet de donner une information réelle, depuis le point de vue de nos intérêts. On ne fait pas qu'informer pour informer, mais aussi pour s'organiser, pour mobiliser, pour atteindre nos objectifs politiques. Ce que font les grands médias de communication, c'est désorganiser. Nous, nous aidons à implanter les différents mouvements sociaux... et bien sur, cela n'est pas informer de manière impartiale."
Sophia:"Un message aux journalistes de Belgique ?"
Gabriel:"(...) Je crois que se dire neutre est grave. C'est beaucoup mieux de s'incorporer au monde des travailleurs, des agriculteurs, des employés, des immigrants, et montrer comment les gens savent lutter et croire en la possibilité de changer le monde, au nom de la paix. Et la paix passe par l'éradication de l'impérialisme et du capitalisme."

Encuentro latinoamericano vs. Terrorismo mediatico






Lors d'une visite au Venezuela, Lula, le président du Bresil, a dit qu'en regardant la télévision, il trouvait incroyable la façon dont les médias privés (genre Globovision) essayaient de discréditer Chavez. Il ne peut imaginer que ces pratiques puissent avoir lieu au Brésil.
Les grands patrons de presse, et notamment Reporters Sans Frontières, clament qu'il n'y a pas de liberté d'expression au Venezuela. Pourtant, depuis 1998, date de l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez, pas un seul article, ni aucune émission n'ont été censurés. D'ailleurs, les journalistes qui ont appuyé le coup d'Etat en 2002 travaillent toujours...
Le pouvoir de l'argent discrédite le vrai travail journalistique. Les intérêts économiques tuent la vraie démocratie. Mais heureusement, la lutte continue ! Nos valeurs humanistes prendront le dessus si nous nous battons pour elles.
A vos stylos, à vos claviers : investiguez et dénoncez, c'est la meilleure façons de changer le monde...

Ma vie à Caracas


MMMmmmmh une AREPA au pernil (genre de rôti de porc) accompagnée d'un jus de "parchita" frais (fruits de la passion). Je suis devenue adepte !
Petit clin d'oeil à Camille, qui m'a demandé de mettre une photo de moi sur ce blog...


Un café ?

Dans la rue, des vendeurs de tout et n'importe quoi font de leur mieux pour gagner leur vie.


Culture hamac !

Néné, le copain de Jobana, ma voisine colombienne, savoure la douceur de la nuit tombante sur la terrasse de l'appart'.


Et pendant ce temps, Barbara sirote son Cuba Libre.



Les jus de fruits frais se consomment partout et sans modération. Ananas, goyave, fruit de la passion, fraise, papaye, melon, orange, pastèque... on a que l'embarras du choix !

Igor est là




Canaima... ou le rêve en vrai




Voilà des semaines qu'on en parlait, on l'a fait : nous sommes partis au milieu de la pure nature vénézuélienne. Canaima est un des endroits les plus célèbres du pays, et maintenant, on sait pourquoi.
JOUR 1 :
On part de Caracas avec l'autobus de 20h30. Son confort n'a d'égal que le froid qui y règne : vive la culture "air conditionné" ! Arrivée au terminal de Ciudad Bolivar le lendemain matin, vers 5h30. On prend un taxi vers le petit aéroport de la ville où se trouve une dizaine d'agences qui organisent les excursions pour Canaima. On choisit la formule 3 jours/2 nuits, qui revient à 250 € par personne, tout compris.
Il ne reste plus qu'à prendre le petit coucou qui survole le Parc National de Canaima durant 1 heure
Voici une petite description, piochée sur Wikipedia : "le Parc National de Canaima s'étend sur 30 000 km² (surface équivalente à celle de la Belgique), jusqu'à la frontière du Brésil et de la Guyane. Près de 65 % de sa superficie est occupée par des plateaux rocheux appelés tepuys. Ceux-ci constituent un écosystème tout à fait unique au monde. La composition géologique de ces tepuys présente également un grand intérêt scientifique. Leurs rebords escarpés, et leurs chutes d'eau forment des paysages uniques. C'est dans ce parc que l'on peut voir le fameux Salto Angel, qui est la chute d'eau la plus élevée du monde (1000 m)."
Arrivée au minuscule aéroport du parc, qui se résume à une petite piste d'atterissage. Mumpa, notre guide touristique Indigène, nous accueille et nous emmène à notre campement. Là, on rencontre le groupe avec lequel on part pour la grande aventure : deux Vénézuéliens, un Espagnol de Séville, deux Suédois et un Anglais. Tout le monde est sympa, ça commence déjà très bien !
On embarque sur le canoë, et nous voilà parti sur le fleuve qui traverse le parc. On découvre la paysage extraordinaire ; tepuys, chutes d'eau, espaces infinis... Après quelques heures de bateau, interrompues de balades sur la terre ferme, on arrive à notre destination finale : l'ile aux Orchidées. C'est la bonne entente au sein du groupe; on se marre bien autour du feu, pendant que la viande grille. Mumpa me raconte l histoire des Chamans de la région; c'est captivant ! Après un petit verre de rhum brun (Cacique), on va s'endormir dans notre hamac, au doux son des chutes d'eau environnantes.
JOUR 2:
On commence la journée avec une balade en remontant une petite rivière, les pieds dans l'eau! On reprend le bateau, on en descend pour faire un bout de chemin en marchant. Il n'est que 10 heures, mais la chaleur a eu raison de nous : on plonge dans le "rio" à coeur joie ! Sensation étrange quand on sait qu'il est habité d'anacondas et de caimans, mais si les Indigènes le font, y'a pas de raisons qu'on ait peur !!!
On rentre au campement pour manger le bon repas du midi, puis on part à pied dans la forêt tropicale jusqu'au Salto Sapo, une superbe chute d'eau. On se met en maillot et on passe derrière les puissants jets d'eau, ce qui nous mène à une plage de roche où on se fait dorer la pillule comme des lézards. On reprend le chemin à pieds, pour arriver au dessus d'une chute d'eau aséchée, d'où le panorama nous laisse sans voix, tellement ce qu'on voit nous semble irréel. Une beauté inouie que l'on n'est pas prêt d'oublier !
On revient au village, où l'on découvre la superbe plage : sable blanc, chutes d'eau à l'horizon, palmiers... le rêve continue ! On remonte à bord d'un petit canoë, et on part à la découverte de nouveaux paysages et chutes d'eau, toujours plus impressionnants.
Après le souper, on va sur la plage avec les guides, ou on s'allume un feu. La journée fut parfaite !
JOUR 3 :
On passe la matinée à flaner et à profiter de la plage, avant de prendre un petit coucou pour survoler le Salto Angel. Comme nous sommes en saison sèche, son débit n'est pas très puissant, mais on a quand meme pu se rendre compte de la magnificence de l'endroit.
Le moment de retourner est arrivé. On a déjà qu'une envie : revenir !

Ciudad Bolivar

Simon Bolivar, sur la Plaza Bolivar, à Ciudad Bolivar... Là je crois qu'on y est !


C'est dans cette ville que s est tenu, le 15 février 1819, le Congrès Angostura, premier de la Gran Colombia, lors de l'indépendance du Venezuela, après que l'armée de Simon Bolivar ait chassé le colon espagnol.


Vue sur l'immense fleuve de l'Orénoque

"Todo 11 tiene su 13" *


Le week end du 11 avril, les chavistes ont commémoré les 6 ans du coup d'Etat râté contre Hugo Chavez. Pour rappel, en 2002, l'oligarchie vénézuélienne avait démis le président de ses fonctions. Avec l'aide de hauts gradés de l'armée corrompus et des médias privés, elle était parvenue à manipuler l'opinion publique et siéger au palais de Miraflores, plongeant Caracas dans un bain de sang. Grâce aux médias communautaires et aux miracle du bouche à oreille, le peuple a été informé sur la situation et s'est mobilisé pour libérer Chavez, qui a pu reprendre ses fonctions le 13 avril... Au grand dam de la droite fasciste vénézuélienne et américaine...

* "Chaque 11 a son 13"

Choroni II - Le Retour



De Caracas à Maracay, on a pris un bus plus ou moins confortable, calé entre notre sac à dos rempli de vivres, notre tente et notre sac de couchage "big size". Puis, c'est là que ça se corse; on monte dans l'autobus "de la muerte" qui reste d'abord bloqué des les anarchiques embouteillages de la ville, pour ensuite prendre la direction de la montagne qui sépare Maracay de la côte caribéenne. Mais les 4 heures de route chaotiques en valent bien la peine. A notre arrivée, on monte la tente sur la plage, face à la mer...




On s'en prend plein la vue avec le magnifique coucher de soleil, depuis la petite place du village.



Hop hop, quelques petits sauts dans les vagues.
Choroni est un lieu prisé par les amateurs de surf. Nous, on s'est amusé comme des gosses !



Igor avait lu dans "Le Petit Futé" qu'il fallait absolument goûter la guarapita, boisson locale à base d'eau de vie et de cacao ou jus de fruit de la passion, citron, ... Notre sourire béat est une belle démonstration de l'effet sympathique de cet apéro explosif !




Camping sur la plage, sous les cocotiers !
Seul point noir du petit week end : on s'est chopé tous les deux une armée de puces qui se sont régalées de notre sang... encore imprégné de guarapita !!!




J'en ai marre des cucarachas

Celle là s'est introduite dans ma chambre sans rien me demander !
Je savais que j allais devoir surmonter ma peur des insectes... mais rien à faire, je ne m'y habitue pas !!!!

mardi 1 avril 2008

Roberto Rothe, alias Profesor Lupa


hip hop VS guerra

On prend le mic' à Caracas, pour se rappeler que le 11 avril, cela fait 5 ans que l'Irak est mis à mort par l'armée américaine. Tant de victimes, chaque jour, paient les frais d'une guerre dont certains ont déjà oublié les raisons.


Prise de conscience difficile... mais le monde change. Partout, des mouvements d'enfants, de femmes et d'hommes se soulèvent pour que règnent la justice et le respect.

On se rappelera aussi du coup d'Etat contre le gouvernement de Chavez, un an plus tôt. Les plus riches patrons du Venezuela, avec le soutien des Etats-Unis et de la CIA, avaient démi le président Hugo Chavez de ses fonctions du 11 au 13 avril 2002.

"Cada 11 tiene su 13"

A ce sujet, je vous conseille ce docu, réalisé par Kim Bartley:

"La révolution ne sera pas télévisée"


A Caracas au moment des faits pour réaliser un portrait du président, l'équipe de reporters à vécu la destitution de Chavez depuis Miraflores.

dimanche 16 mars 2008

PDVSA a gagné la bataille contre la EXXON Mobile

Rafael Ramirez, ministre de l'Energie et du Pétrole



Et bien voilà, je suis heureuse d annoncer aux plus sceptiques, mais aussi et surtout aux fervents défenseurs de Chávez, que le tribunal de Londres a tranché : la cour donne 100% raison à l'Etat vénézuélien dans le conflit qui l’oppose à la Exxon Mobile.

J' ai participé aujourd’hui, 14 mars 2008, à la conférence de presse donnée au siège de la PDVSA (Petrolea De Venezuela S.A.) par Rafael Ramirez, ministre de l'Energie et du Pétrole :"Aujourd'hui, c'est une victoire pour la souveraineté du peuple: elle a été préservée malgré la manipulation des médias de masse et le sabotage économique que la Exxon Mobile a voulu nous infliger. Dès demain, la Exxon Mobile perd toutes ses parts privées au Venezuela. Elle doit payer des dommages et intérêts à l'Etat pour compenser le mal causé à notre image lors de ce procès. » Le tribunal de Londres a précisé que le pétrole du Venezuela est la propriété privée de l'Etat, qu'une entreprise telle que la PDVSA ne peut se retrouver avec des avoirs gelés comme l'a fait Exxon Mobile.

Et Rafael Ramirez s'est exclamé : "Le tribunal de Londres a fait reprendre à la PDVSA la place qu'elle mérite."

Parmi les trente-huit entreprises qui ont dû subir la nationalisation du pétrole vénézuélien, la Exxon Mobile fut une exception : c'est la seule qui refuse la nouvelle Constitution, allant jusqu'en justice pour contrer les lois du pays.

"Les peuples sont souverains de leurs ressources", ajoute M. Ramirez.

Cette décision est un beau pied de nez à la presse d'opposition, qui passe son temps à casser Chavez, l'Etat, etc. Les mensonges de la manipulation médiatique seront, au moins pour cette fois, passés à la trappe.

"Nous, les travailleurs, le peuple, le gouvernement sommes sur la première ligne de combat pour défendre le respect de notre Constitution, de nos lois, de nos ressources, de notre indépendance et de notre respect. Nous sommes prêts à défendre notre pays, notre président des attaques tant externes qu'internes. Les Vénézuéliens qui attaquent le pays sont des anti-nationalistes. Nous mettrons dehors toutes les entreprises qui ne respectent pas nos lois, comme Exxon."

Fin de citation

La conférence de presse s’est achevée par une série de questions, particulièrement à propos de l’annonce faite par Hugo Chavez de côter le baril de pétrole en Euros et non plus en Dollars. « Il s’agit d’une mesure de protection, au vu de la dévaluation fulgurante du Dollar. L’Euro s’imposera petit à petit ; on ne va pas procéder à un changement brutal. »

L’ambiance était à la fête dans les locaux de la PDVSA.

Plaza Bolivar, entre top modèle et écureuils







Chaque jour, à chaque instant, mes yeux s'étonnent, s'émerveillent des découvertes qu'offre Caracas. Une mégapole grouille de vie, c'est absolument fabuleux ! Au début, je trouvais tout ce remue ménage bien fatigant ! Mais les jours et les semaines passant, le charme de la ville s'impose. Mon espagnol s'améliorant , je me sens aussi plus à l'aise pour communiquer, et évidemment la qualité de mes discussions s'en ressent.
Mais revenons en à la "Plaza Bolivar". Aujourd'hui alors qu'on cherchait du peuple pour participer à notre programme hebdomadaire "Voce del Pueblo", je me suis (enfin) rendu compte que des familles d'écureuils vivent dans les arbres, sautant de branches en branches sous le regard amusé des passants. Les enfants offrent des biscuits aux petits rongeurs qui les attrapent avec plaisir avant de retourner jouer.
A côté de ce spectacle attendrissant, une belle nana participait au tournage de je-ne-sais-pas-trop-quoi. Ce qui e certain, c'est qu'elle en a fait tourner des têtes !
Voilà, c'était la minute détente !



Vivé Movil





























Pendant une semaine, je suis partie en tant qu'assistante de production avec l'équipe de "Vivé Movil", de la chaîne VIVé (communautaire nationale ). Nous avons silloné huit villages de l'Etat de Yaracuy (à quatre heures de route de Caracas), à la découverte des mouvements sociaux qui y ont vu le jour. "Madres del Barrio" ("Mères du Quartier", pour aider les mères seules, dans le besoin), conseils communaux (rassemblements de personnes du quartier pour discuter des besoins de la communauté), organisations culturelles (peinture, sculpture, musique, danse, ciné-club, télévisions communautaires,...), mouvements de jeunesse sont des exemples d'espaces sociaux qui ont vu le jour depuis que Chavez est au pouvoir. C'est peu dire que le peuple a pris conscience de l'enjeu qu'il y a à s'intéresser à la politique. Avant, les pauvres n'étaient rien ici. Ils étaient gouvernés par une "démocratie déguisée" (pour reprendre leurs mots); un président de la droite, qui passait sans cesse des messages commerciaux à la télévision. Ils avaient l'impression que sans consommer tous les produits des publicités, ils n'étaient rien. A la télé, dans la rue, dans les magasins, c'était toujours le même schéma de l'idéal qui passait :le Blanc, nickel, qui vit dans les banlieues chics de Miami, qui possède les appareils derniers cri, qui a trois voitures de sport, etc.
Mais les pauvres étaient de plus en plus pauvres. L'inflation permanente et leurs salaires toujours plus bas les empêchaient de manger, de s'instruire, de vivre...
Et un jour, ils en ont eu marre. Une période d'intense révolte a eu lieu, fin février 1989. Elle a pris le nom de "Caracazo". Il y a eu beaucoup de morts: entre 400 et 2000... tout dépend du point de vue... Pratiquement tous ont été tués par la police.
Pendant ce temps, Chavez était militaire, et avait déjà fondé le Mouvement Bolivarien Révolutionnaire-200(*), pour sauver le peuple des horreurs de l'oligarchie d'alors. En 1992, il tente un coup d'Etat contre le président Carlos Andrés Pérez. C'est là que le peuple vénézuélien a vu une lueur d'espoir, pour un futur meilleur. Après sa détention de deux ans en prison, Chavez se présente aux élections présidentielles de 1998, sous l'impulsion de la classe populaire (agriculteurs, ouvriers, gens de la rue, vendeurs informels, jeunes et vieux). Il gagne grâce à une campagne électorale où il promet de donner au peuple le droit à la souveraineté du pays (c'est à dire à profiter des richesses que le Venezuela possède, comme par exemple les bénéficies liés à l'exportation du pétrole). Il propose un programme social riche de changements positifs pour les rejetés de la société : accès à l'éducation et aux soins de santé, notamment. Il veut que tout le monde s'intéresse à la politique, pour que chacun puisse prendre son destin en main. "Le pouvoir pour le peuple, par le peuple !" Chavez s'est inspiré des idées de Simon Bolivar pour créer sa politique. Bolivar voulait la liberté de sa patrie, qui à l'époque était sous la domination espagnole. C'est de là que vient l'expression "révolution bolivarienne" tant critiquée par les médias de l'opposition, faisant passer Chavez pour un idiot, alors qu'il veut plus que tout la liberté des vénézuéliens, la fraternité et la solidarité entre les peuples d'Amérique Latine, la paix dans le monde.

En 1999, il propose une réforme de la Constitution. Elle est acceptée haut la main. Mais déjà, l'opposition voit en ce nouveau président un coup de frein important. Alors qu'avant Chavez, les institutions appartenaient à l'élite, qui se partageait le pouvoir entre amis de la haute société, les choses changent radicalement. Chavez vient du barrio et il tiendra sa promesse d'agir en faveur des pauvres.

Cela va également à l'encontre de la politique impérialiste des Etats Unis qui, depuis tant d'années, profitaient du Venezuela. Le socialisme de Chavez est tout à fait opposée à la politique néo-libérale de Bush. Dès lors, la bataille commence: diabolisation du président vénézuélien, envoi d'agents de la CIA pour saboter, alliance avec Alvaro Uribe, le président de la Colombie, qui envoie ses para-militaires au Venezuela pour créer un trafic de narcotiques dans le but d'accuser Chavez,... et la liste est encore longue. C'est le côté médiatique qui a évidemment retenu toute mon attention.

Au mois de décembre 2007, il y a eu ici un référendum, pour demander aux Vénézuéliens s'ils étaient d'accord de modifier 69 articles de la Constitution, et ainsi franchir un pas supplémentaire vers un Etat socialiste.

Les pires horreurs ont été véhiculées sur Chavez par l'opposition. Ce sont ces propos qui ont été relégués à travers le monde. Je me suis occupée de récolter tous les articles qui parlaient du référendum dans la presse francophone belge. Il y en a eu très peu, et dans 90 % des cas, c'était des propose contre Chavez, qui allaient d'un degré faible à injurieux.

Je suis venue ici avec tous ces articles. Après les avoir traduits, je vais maintenant les pésenter à un panel de personnes très large. Parmi mes contacts, j'ai notamment des écrivains, des sociologues, des professeurs d'université, des journalistes, des chefs d'édition, des personnes du ministère de l'Information et de la Communication, mais également des gens du barrio, des étudiants, des agriculteurs, des artistes. Je vais leur demander ce qu'ils pensent de ce qui a été écrit. J'ai testé la manoeuvre avec quatre personnes. La première parole qu'elles m'ont dites, toutes les quatres est : "C'est du mensonge!"
C'est avec plaisir que je vous présenterai les résultats de mon enquête.
D'ici là, méfiez vous des médias !
(*) MBR-200 : pour commémorer les 200 ans de la naissance du Libertador Simon Bolivar






Abuelita



La doyenne de la communauté d'agriculteurs prépare l'arrepa. Cette spécialité à base farine et d'eau est consommée sans modération. Très économique et nourrissante, ils en raffolent.

Julito y su nieta


Julito est un artiste. De la terre, il fait sortir des objets d'une beauté simple, épurée. Il vit près de San Felipe, un village au coeur de l'Etat de Yaracuy. Il m'a tout expliqué de sa technique et j'en suis restée bouche-bée.Pas besoin de four, ni d'aucune machine, ses créations, c'est du 100% naturel Sa petite fille avait participé au programme du matin (Vivé Movil). Elle fait partie de la chorale d'enfants. Ils étaient magnifiques, dans leurs petits uniformes bleu, à chanter à la gloire du pays et de Simon Bolivar.

samedi 1 mars 2008

L'employé du mois

Lui, c'est Oswaldo, le responsable du rayon fruits et légumes au supermarché de mon quartier (San Martin). Je voulais lui offrir un espace sur ce blog car il est ADORABLE ! Dès le début, il a été là pour m'aider à m'y retrouver dans les prix et les produits. Et quand toutes les tomates sont moches en rayon, il me fait un petit clin d'oeil et va m'en chercher une belle caisse en réserve. Il a toujours l'air content de me voir et trouve à chaque fois cinq minutes pour papoter. Un plaisir de le voir, après une journée de boulot bien remplie (je bosse du lundi au samedi, de 9h à 18h30).

Un abrazo.

Peau contre peau


Dans la rue, pas de landaux, ni de portes-bébés : les mamans tiennent leurs progénitures tout contre elles. Serait-ce pour cela que les enfants sont si proches d'elles en grandissant ? Le lien qui les unit me parait plus fort que dans notre pays. La famille tient une place centrale il me semble. Il n'est pas rare de voir des ado avec leur maman ou leur grand-mère bras dessus, bras dessous. J'ai l'impression que c'est plus rare en Belgique.
Pour ce qui est du papa, c'est une tout autre histoire. La majorité des mères élèvent seules leurs enfants. Le père a toujours mieux à faire que de rester à la maison. Cela fait partie de la culture "machista" du Venezuela. Mais depuis l'arrivée de Chavez au pouvoir, ça bouge aussi de ce côté. Depuis la première fois depuis le début de l'histoire du pays, les femmes ont une place dans la Constitution. Leurs droits sont enfin reconnus. Des mouvements de femmes battues, de mères seules, de féministes, etc. se sont formés. A présent, elles jouent un rôle déterminant dans la révolution bolivarienne.
De plus, une loi vient de passer, donnant aux hommes la possibilité d'un arrêt de travail de quinze jours à la naissance de leurs enfants. Les spécialistes ont compris l'importance du papa pour le développement psychologique de l'enfant. Pour le moment, les séparations et les divorces sont très répandus...

Une belge à l'Université Bolivarienne du Venezuela


Un peu à l’écart du centre nerveux de Caracas, se trouve la cité universitaire. Il y a là trois unifs : l’Université Centrale, l’Université Catholique et l’Université Bolivarienne. Connaissant mes idées politiques, vous ne serez pas étonnés que j’aie choisi de pénétrer dans la troisième. Elle a été fondée en 2003, sous l’impulsion du Président Hugo Chavez. Il voulait offrir aux couches de la société les plus pauvres l’opportunité de poursuivre leurs études. Et de fait, l’inscription est gratuite ! Fini la discrimination !

Je me suis faufilée discrètement dans l’enceinte de l’unif. Pour cela, première étape : passer le détecteur de métaux de l’entrée (genre aéroport). Là, se trouve un parking entouré d’un magnifique jardin, où les palmiers donnent de l’ombre à la terrasse de la cafet’. Rafraîchissements (jus de fruits frais à volonté mais rien d’alcoolisé) et collations permettent aux étudiants un repos bien mérité.

Pour certains d’entre eux, la journée commence à 5 heures du matin, quand le car de l’unif vient les chercher. Les cours se poursuivent parfois jusque 18h30… alors imaginez la résistance !


Les organisations estudiantines des étudiants de l'UBV sont tournées vers le social et la politique. Ici tout le monde s’implique. Des plus jeunes aux plus vieux, les hommes et les femmes, les Noirs, les Indigènes, les Blancs, les Métisses : chacun peut trouver sa place de protagoniste dans le processus révolutionnaire. C’est passionnant !

Les sorties, c’est pour la fin de la semaine. Et là, je pense que j’ai trouvé de bons compagnons de guindaille ! Ah, ça ! Ils savent boire ici ! Les « FONDO BLANCO » (à cul) n’en finissent pas ! Il faut tout de même préciser que la bière n’est pas ce qu’il y a de meilleur. Elle est jaune très claire et elle ne pétille pas des masses. N’empêche, ce breuvage les emmène jusqu’au bout de la nuit sur les accords de salsa, de reggaeton (mix entre le reggae et le RnB) et de drum n’bass, dont ils raffolent ! Et tout le monde danse ! C’est extraordinaire ! Ils ont le rythme dans la peau, rien à dire ! Sur ce point, c’est nous qui avons quelques longueurs de retard !

Lors de ma visite de l’UBV, j’ai rencontré Dannis, un étudiant de 21 ans en communication sociale. « Pour nous, cet endroit est comme un rêve. Le Venezuela a toujours été un pays très riche grâce à ses ressources naturelles (première réserve mondiale de pétrole). Mais les gens pauvres n’avaient droit à rien ! L’économie, l’éducation et les soins de santé se sont améliorés de façon fulgurante. Aujourd’hui, 90 % de la population est instruite, peut manger et a accès aux soins de santé. Avant Chavez, c’était impossible. » Mais le jeune homme est conscient du revers de la médaille. « Tout le monde sait que la corruption pullule au gouvernement. Le président devrait faire un grand nettoyage dans les personnes qui l’entourent : il gagnerait en crédibilité ! » Et ce n’est pas tout. « Il y a aussi le problème des ordures. Les immondices polluent notre espace de vie. Les conseils communaux doivent travailler sur ce point ! » Il a été émerveillé quand je lui ai parlé de notre système de recyclage. « C’est ce qu’il nous faut ici ! » a-t-il conclu !

En se promenant sur le campus et dans les couloirs de l’unif, on ne peut manquer de remarquer que l’image du Che Guevara est omniprésente. Le guérillero représente l’idéal du socialisme. Celui qui a tant lutté pour la liberté du peuple reste l’indétrônable mythe des Latinos.

Quand j’ai demandé à Dannis ce qu’il pensait de l’Europe, il m’a très honnêtement répondu : « Je ne sais pas grand-chose. Mais je sais que c’est de là que vient Marx ! Vous avez des gouvernements de droite. Et même si certains s’autoproclament de gauche, ils ne représentent pas le vrai socialisme. Ici, les partis de droites disent qu’ils s’inspirent de la politique du parti socialiste d’Espagne. Ça veut tout dire ! ».

Pour la Belgique, son message est simple : « Bonne chance aux partis et aux mouvements progressistes ! »



¡ HASTA LA VICTORIA SIEMPRE !






"Soyez réalistes : demandez l'impossible"
[Ernesto Che Guevara]