lundi 18 février 2008

Vues sur Caracas


L'Est


L'Ouest
Deux points cardinaux, deux villes... qui portent pourtant le même nom.
D'un côté, les riches, de l'autre les pauvres, et au milieu, une petite superficie "appartient" à la classe moyenne.
Passer d'un coin à l'autre de la capitale est déroutant. En montant dans le Métro à Capuchinos, on quitte la puanteur, le brouhaha, la misère. En descendant à l'arrêt Altamira ou Chacao, on est propulsé dans un univers de marbre et d'immeubles de luxe.
Abolir cette fracture sociale, voilà le combat des révolutionnaires vénézuéliens.
Mais comment renoncer au consumérisme alors que le monde est gouverné par le capitalisme ? Chávez dit qu'il veut en venir à bout et mettre tout le monde sur le même pied d'égalité.
"Ses idées sont belles mais utopiques", m'a dit Nelson, lors d'une interminable file à la caisse du supermarché de Los Cortijos (Caracas Est).
"Il suffit de croire en l'être humain, et non d'avoir comme unique "valeur" l'argent", lui ai je rétorqué. Mais je suis bien naïve... Car même du côté des chavistes, la corruption existe.
D'ailleurs, mon voisin m'a fait remarquer : "A ton avis, dans quel quartier habitent les ministres du parti de Chavez ? A l'Est, bien sûre !"
Cela me rappelle que mon rôle ici n'est pas de me positionner; je dois observer... et en tirer des leçons !

Drapeau


De par son histoire, sa politique, sa population et sa nature, le Venezuela est un pays passionnant.

Note (très) personnelle :
Je recommande à tous ceux qui en ont les moyens mais se mettent des barrières, de s'embarquer pour la grande aventure. La découverte est une merveilleuse richesse pour profiter de la vie.
Voyagez ! Bougez ! Ne vous laissez pas rattraper par le temps qui coure.
Enfin, c'est bien facile de donner des conseils... Si j'ai la chance d'être ici, c'est parce qu'on m'a aidée. Je sais que beaucoup ont des projets pleins la tête, mais ne peuvent pas les réaliser, pour mille et une raisons...


Une amie m'a offert le livre "Va au bout de tes rêves", d'Antoine Filissiadis. Je vous le recommande ! Il déliera les noeuds qui vous ont pris peut-être pris au piège.


Cristóbal Cólon

Pour les fans de l'Histoire :

"Le Venezuela fut découvert lors du 3ème voyage de Christophe Colomb, le 2 Août 1498, lorsqu'il arriva à l'embouchure de l'Orénoque, après être passé au large de l'île de Trinité. C'était la première fois que les Espagnols mettaient le pied sur le continent américain. En effet, lors du premier voyage, ils avaient abordé l'île de Saint Domingue et lors du second, celle de Porto Rico.

(...)

La conquête suivit la découverte et dura la moitié du 16ème siècle. Les Espagnols avaient deux raisons de vouloir dominer ce nouveau monde qu'ils venaient de découvrir. La première , c'était l'évangélisation qui consistait à convertir les aborigènes au christianisme, ces derniers devant obéissance au Pape et aux rois d'Espagne. La seconde raison était la recherche de richesses.

Les indiens offrirent une forte résistance au projet de conquête des Espagnols. Un des plus courageux fut Guaicaipuro, le chef (cacique) de la tribu Caribe. (note : le billet de 10 Bolivars Fuerte est à son effigie)

Au cours de sa lutte contre les Espagnols, il détruisit quelques campements et fit échouer quelques expéditions. Cependant, il fut capturé par Diégo de Losada, qui quelques mois plus tard, arriva dans une vallée et décida de fonder la ville qu'il appela Santiago de León de Caracas, le 25 Juillet 1567. (note : ancêtre de la capitale du Venezuela) "

source : http://www.venezuelatuya.com/historia/resum1fra.htm

Laisse moi zoom zoom zang...Dans ta Benz Benz Benz


J'ai lu un article il y a peu qui accusait les vénézuéliens de dépenser beaucoup d'argent dans les nouvelles voitures. C'est vrai qu'il est fréquent de croiser, par exemple, une 4x4 Chevrolet flambant neuve. Mais quiconque se promène dans les rues de Caracas est avant tout frappé par le nombre d'ancêtres sur les routes. Celle-ci est une anthiquité pure race... mais elle roule encore !
Comme quoi, il y a moyen de surpasser nos voisins français ;-)
Vous avez dit "Contrôle Technique" ?

Bizarrerie du quotidien


Cette chose bleue n'est autre que du produit vaisselle. Pas très pratique...




Une poubelle à côté d'un W.C., cela peut paraître normal.
Oui, sauf que l'on doit y jeter TOUS les déchets.
Les canalisations étant trop minces,
le papier toilette les boucherait !
Et c'est comme ça partout, même dans les quartiers chicos de l'Est.
Pour cela au moins, les riches et les pauvres sont logés à la même enseigne !



Pour avoir un peu d'eau chaude (attention, douches EXPRESS !),
le pommeau est relié à un circuit électrique.
Quelques étincelles plus tard, me voilà toute propre !


En fait, tout est une question d'habitude !

Titi en liberté ... ;-)


Croisé au détour d'un ballade dans un parc en plein coeur de Caracas, ce petit oiseau jouait dans les rayons du soleil couchant. Mignon, n'est ce pas ?

L'or transparent


Après l'or jaune et l'or noir, voici le transparent (à bulles). Cette bouteille d'1,5 l. de San Pelligrino coûte 17,95 Bolivars Fuerte, ce qui équivaut à environ 6 euros (au taux de change officiel).
Après le lait, la viande, le riz, la farine, l'huile,... voici que je me rends compte de la difficulté de trouver de l'eau. Je suis allée dans deux grandes surfaces et un night-shop. Ce fut la même réponse partout : "No hay agua ! " ("Il n'y a pas d'eau ! ").
"2,53 % de la superficie de la planète Terre est constituée de l'eau douce disponible pour survivre. Les transnationales la pillent, l'embouteillent et la vendent, obtenant une plus-value allant jusqu'à 69,9 %. Alors qu'un barril - 159 litres - de pétrole a une valeur d'envirion 100 US$ (début 2008), celui de la San Pellegrino vaut plus de 1300 US$ quand elle est vendue dans un supermarché Latinoaméricain."
source : " ¿ Qué hay detras de la ExxonMobil? ", extrait du feuillet distribué par Petróleos de Venezuela SA, abrégé en PDVSA, le 14 février 2008, lors d'une manifestation des travailleurs de la firme pour soutenir la politique de Chávez - traduction : S.W.

vendredi 8 février 2008

derrière Miraflores


Rue populaire, quartier de La Pastora.
Juste derrière les bâtiments du fond, se trouve le palais de Miraflores. On ne peut pas le prendre en photo : c'est interdit ! Des militaires gardent les alentours vu les menaces de mort dont Chavez est victime.

Mercado negro


Je lui ai demandé comment il s'appelait.
Il m'a répondu :
"Mac Donald Leonidas"
ou alors j'ai mal compris ?!?


Cet homme vend ses produits au marché noir. J'ai l impression qu il fait ses prix à la tête du client. Comme je n'ose pas marchander, je me fais avoir. Ici, la plupart des gens qui me croisent pensent que je suis une "gringa" (une américaine). Les marchands anti-US n'ont alors aucun scrupule à essayer de me plumer. HELP ! Envoyez moi un T-shirt aux couleurs de la Belgique !

Concert au "Parque Los Caobos"


"Nou Vin La Kai"




Drum n'Bass
(admirez les platines ;-)
Concert gratuit en plein air. Excellent. Rien à redire !



Homme orchestre


Entrée du parc Los Locobos

Pendant que monsieur joue sa sérénade, la petite vachette danse. La simplicité, il n'y a que ça de vrai.

Pendant une semaine, les enfants fêtent le carnaval. Et durant cette période, on voit en ville des centaines d'enfants déguisés, se dirigeant vers une fête ou rentrant chez eux. Ils sont tous plus beaux les uns que les autres. Princesses, indigènes, papillons, oursons... que du beau monde !

Beaux Arts

Plaza Bellas Arte

Museo Bellas Arte




Musée des Sciences Naturelles

Clin d'oeil au Sporting de Charleroi ;-)
"Les supporters sont là !"



Caracas recèle de merveilles. Sur la place des Beaux Arts, les deux musées pré-cités s'offrent GRATUITEMENT aux visiteurs. C'est Chavez qui a voulu cela, pour permettre à tous un accès à la culture.
Mais le président va plus loin dans sa démarche de "culturisation" de la population. Il stimule les initiatives créatrices du peuple, notamment grâce aux chaînes de télévision communautaires, comme par exemple CATIA TVe, pour ne citer qu'elle. C'est le peuple qui prend la parole pour le peuple. Ces médias ne sont pas pollués par les publicités, qui font par contre rage sur les chaînes privées. Sur Globovision, chaîne d'opposition par excellence, les démarches commerciales sont brutales. Alors qu'ils s'exultent toute la journée à casser Chavez, les présentateurs exhibent eux mêmes des produits aux téléspectateurs. Choquant.
La création de maisons culturelles de quarties est une autre façon de donner un accès à la culture. Des ateliers y sont tenus. Ainsi, l'on peut peindre, sculpter, chanter, créer des petits films, observer les médias,... Une vraie richesse !




Casa Cultural de la Pastora

Affiches révolutionnaires sur les murs.
Un seul mot d'ordre : "Non à l'impérialisme"



Dans chaque quartier, une maison culturelle accueille le peuple qui veut développer sa créativité, participer à la vie de sa communauté.

Dans celle-ci, une assemblée se tient chaque jeudi. Nous y avons été en reportage et avons assisté à un réglement de compte. La corruption pulule. Certains députés, sans foi ni loi, donne des petites enveloppes sous la table à ceux qui comme eux sont dans l'opposition. La mission de ces "vendus" : saboter !

mardi 5 février 2008

Choroni

Sur la route


La playa

Cucaracha (morte, va se faire dévorer par les fourmis)


El rio, entouré de gigantesques bambous



A 4 heures de route de Caracas, se trouve Choroni. Pour arriver jusque là, il faut traverser une épaisse forêt tropicale, flanquée sur une chaîne de montagnes. Impressionnant !

Choroni est un village habité en grande majorité par des cultivateurs de cacao. C’est un très joli endroit. Les maisons sont colorées, les commerces sont typiques et … la plage laisse sans voix ! La mer des Caraïbes s’offre telle une reine turquoise ! Elle est tiède et limpide : c’est un bonheur de s’y plonger.

La faune est riche, comme partout au Venezuela : oiseaux multicolores, serpents, araignées… Pour l’anecdote, j’ai eu la chance de voir une tarentule et une cucaracha (cafard version pays du Sud...)

Bref, vive l’aventure !





Le roi de la plage

C'est le string bien sure !

Par contre, pas un seul monokini à l'horizon !

note: non, ce n'est pas moi sur la photo...

La basura


Choquant de voir un joyau de la nature ainsi malmené, n'est ce pas ?

Les ordures ménagères représentent un énorme problème au Venezuela. Pas seulement sur cette superbe plage, délabrée après 5 jours de squattage par des touristes irrespectueux. A Caracas certaines rues ressemblent à des dépotoires. Partout dans le pays c'est la même chose.

La culture change peu à peu. A présent, les containers publics font leur apparition. Mais alors que notre société de consommation a besoin de beaucoup de plastique, le recyclage n'est pas encore rentré dans les moeurs, ici. Un habitant du coin disait qu'avec l'accès à l'éducation, les choses allaient changer. "Nos enfants sont le futur. C'est à eux qu'ils faut inculquer les nouvelles valeurs."

lundi 4 février 2008

Première expédition


2 février, jour de la Chandeleur.
Avec une équipe de CATIA TVe, nous partons à la découverte d'une procession au village de Zarate, Estado Aragua.
Les paysages que nous traversons sont à couper le souffle.

Visages








Parce que je les trouve beaux, tout simplement.
L'humanisme de ces humains se reflète sur leur visage.
Zarate, 2 février

vendredi 1 février 2008

Coco en cage... :-(


Il était magnifique mais l'aurait été mille fois plus dans la nature, à virevolter dans la forêt amazonienne...

Vendredi - Avenida San Martin




Les produits frais répandent de bonnes odeurs et colorent la grande avenue. Parfait pour attaquer la journée.

"Grito de Carnaval del Oeste"


30 janvier 2008 - 1er jour à CATIA TVe
Reportage pour le journal et pour une émission hebdo du week-end au Carnaval del Oeste.

CATIA TVe est une télévision communautaire. 70% du programme est réalisé par des personnes du quartier. Elles suivent une formation Final Cut Pro, et conçoivent des reportages sur ce qu'ils estiment important à diffuser. En tout, ce sont 40 chaînes à travers le pays dont l'info n'est ni gouvernementale, ni tributaire des obligations économiques des médias commerciaux.

Un des fondateurs de la chaîne m'a dit : "Nous ne sommes pas chavistes, nous sommes anti-impérialistes et pour l'objectivité de l'information. On ne prépare pas des interviews dirigées, prévues pour faire dire quelque chose. On laisse la parole aux habitants du quartier." ( la ville compte 5 millions d'habitants - dont la plupart possède un téléviseur)

Le lien ci dessous mène à des images de CATIA TVe tournées le 7 novembre 2007. >>> Révolte des étudiants anti-chavistes, contre le référendum du 2 décembre; ils agressent des étudiants de l'Universidad Central de Venezuela, qui se sont réfugiés dans l'école sociale de l'université, sans avoir d'autre sortie.